Il y a quelques jours, un article sur le site BAMP(clic) a été
rédigé pour parler du syndrôme des ovaires polykystiques (OPK)… un témoignage,
un vécu qui résonne dans ma tête sans être mon histoire, ni mes sentiments, et
encore moins mon parcours…
J’ai réfléchi et je me suis dit que finalement c’était peut
être bien de raconter son histoire, qui peut être sera « utile » à
quelqu’un(e) un jour…. Et puis aussi pour transmettre notre histoire à notre
futur enfant tout simplement ;
Alors je me lance (l’article va être long, je m’en excuse
par avance) :
Eté 2000, J’ai eu mes
premières règles à 16 ans ; deux fois en 3 mois ; métrorragie
(hémorragie, si vous préférez … j’étais capable de ruiner en 30 minutes maxi
une serviette maxi nuit, une culotte et un pantalon)… au point pour la nuit de
mettre ces grandes bandes de coton dans ma culotte pour éponger sans me retrouver à baigner dans un drap de
sang…
Il va s’en dire, que la consultation chez le médecin fut
immédiate et après une échographie toute bête, on m’administre à 16 ans la
pilule DIANE 35 ; joie : des cycles maitrisés, je suis enfin une
fille comme les autres avec des cycles (si si à cet âge c’est très frustrant de
voir ses amies parler douleurs de règles and co et de se voir sans cycle et
donc complètement à des millénaires des autres…)… quelques mois plus tard, je
rencontre l’homme de ma vie donc les années passent, et la pilule fait partie
de mon quotidien sans me poser de question.
Par contre, intérieurement je sais que ce qui m’est arrivé n’est
pas normal, et j’averti monsieur, que si nous souhaitons un enfant, il ne
faudra pas tarder…pressentiment….
Septembre 2007, fraichement mariés, nous balançons la
pilule, conscients que la route risque d’être quelque peu compliquée (mais bon
pas non plus conscients de ce qui nous attend au final)…
Décembre 2007, n’ayant pas de retour naturel de cycle, j’appelle
ma gynéco ; raconte à la secrétaire que je souhaite un RDV assez
rapidement, que je n’ai plus de cycle ; la secrétaire, intelligente me
répond « vous êtes ménauposée ? »… j’ai 23 ans, je perds patience
et change de gynéco…
Décembre 2007, me voici reçue par celle qui à ce jour me
suit encore… Frottis de bienvenue, 3 cycles sous Duphaston (« avec ce
médicament, vos cycles vont logiquement revenir, et qui dit cycle dit ovulation
donc je ne me fais pas de soucis »)… effectivement mes cycles reviennent
impeccablement, pas d’hémorragie (ouf)…pas de grossesse.
Mars 2008, n’ayant plus de traitement, me revoici chez la
gynéco ; ok on continue Duphaston sur 3 cycles avec en plus Clomid (pour
motiver l’ovulation)… on prend du recul, je ne fais pas le traitement sur les 3
mois qui suivent ; on se laisse l’année 2008, sans stress …
Janvier 2009 : pas de grossesse, retour chez la gynéco…
frottis, bilan hormonal, écho endo-vaginale… on refait un mois de traitement mais
avec un contrôle écho pour voir si j’ovule… RAS aucune ovulation… « vous
êtes jeunes, vous êtes sûrs de vouloir des enfants, vous êtes mariés déjà ??? »
(bref on est rabaissé….difficile à avaler)
Mars 2009 : bilan pour monsieur ; spermogramme ok ;
contrôle de mon AMH (hormone pour voir la réserve ovarienne) : résultat à 20…
j’explose les scores ce qui est aussi pourri que d’être en insuffisance
ovarienne, selon la gynéco… elle n’est pas spécialisée en procréation
médicalement assistée (PMA) elle nous envoie donc à la grande ville pour un
suivi beaucoup plus spécialisé…
Juillet 2009 : nous sommes reçus à la grande ville…. Batterie
de prises de sang à faire, échographies, mais au vu des premiers éléments que
nous apportons, au pire une petite stimulation simple sous piqûres et l’affaire
est pliée… « vous êtes jeunes, je ne veux pas vous faire subir de lourds
traitements »… on se revoit en janvier 2010 si vous n’êtes pas enceinte d’ici
là….
Janvier 2010 : retour à la grande ville : pas de
bébé en vue… le gynéco est sceptique…. Ah et puis monsieur est porteur d’un
gène de maladie génétique… c’est pas prudent de se reproduire… sauf qu’avant de
nous marier nous avions fait tous les tests, je ne suis pas porteuse du gène,
donc aucun souci pour notre descendance… heureusement que j’avais toutes les
preuves sinon on reperdait 6 mois….. bon ok, on fait une stimulation simple
avec piqûres et suivi prise de sang et écho tous les deux jours et prescription
avant d’une hystérosalpingographie pour moi pour voir si outre mes ovaires de
fainéants, je n’ai pas un souci à l’utérus ou aux trompes…L’examen bien qu’invasif
se passe bien, pas de douleur, clichés ok tout va bien
Mars 2010 : bilan… échec complet de la stim… et quand on croise tous mes résultats, mon parcours d’ado je suis OPK (avec au moins 20 follicules par ovaire chaque mois qui ne murissent jamais, pas d'ovulation, pas de cycle), c’est sans appel… sauf que logiquement les femmes avec ce syndrome sont plutôt rondes, avec une pilosité excessive… je suis poilue mais a priori sans plus et je suis mince donc je ne corresponds au profil mais qu’à moitié… joie
On me propose donc une coelioscopie, drilling ovarien qui
consiste à percer la coque blanche des ovaires, coque qui empêche la maturation
des follicules et donc l’ovulation… « avec cela Mme, je vous promets un
bébé couette dans les 3 mois »…..
Avril 2010 : opération qui se passe bien mais qui est
un échec…pas de retour de cycle spontané….
Deux stims simples plus tard : échec… le gynéco en perd
son latin…pas l’ombre d’une ovulation depuis l’arrêt de la pilule 3 ans plus
tôt… et ne nous voilons pas, je n'ai jamais ovulé de ma vie tout simplement...
Eté 2010 : on m’envoie voir un endocrinologue… parce
que c’est sûr je dois avoir un problème autre qui vient se coupler à mon
syndrôme….
Décembre 2010 : (oui c’est long) après l’analyse d’urine
sur 24 h, des prises de sang pour vérifier diabète, tyroïde et compagnie, après
un questionnaire long comme je ne sais quoi pour voir les antécédents familiaux
et une auscultation des pieds à la tête : sans appel, je n’ai rien d’autre
qui merde, tout au moins du point de vue de l’endocrinologue. Joie
Mars 2011 : le gynéco, les résultats en main et
refusant d’entendre parler d’insémination artificielle (IAC) ou de fécondation
in vitro (FIV) nous envoie à Paris… soit 450 bornes pour nous … gloups…mais on
y va sans broncher
Octobre 2011 : notre dossier est accepté à Paris ;
on recommence tout ; spermogramme, spermoculture, frottis, prélèvement
vaginal, prise de sang pour bilan hormonal, sérologies, et
hystérosalpingographie… écho à J3 pour voir le comportement de mes ovaires
Octobre / novembre 2011 : prise de sang faites ;
AMH à 24 (encore pire, gloups), et l’écho à J3 montre un kyste…. Qui au final
se révèlera fonctionnel donc pas besoin d’intervention chirurgical sauf qu’il
faisait 6 cm et que donc il aurait pu exploser mon ovaire (heureusement que j’ai
de gros ovaires, c’est ce qui m’a sauvée)… hémorragie, anémie… repos complet
pour éviter toutes secousses au kyste et pilule pour le faire réduire… suivi
chaque semaine pour contrôle
Mais toujours ces ovaires bourrés de follicules, là où il n'en faudrait qu'un ou deux....
Mais toujours ces ovaires bourrés de follicules, là où il n'en faudrait qu'un ou deux....
Janvier 2012 : kyste parti (ouf) ;
hystérosalpingographie… une vraie boucherie… pas le même radiologue, il n’arrive
pas à mettre le spéculum, m’engueule, me fait mal, je pleure bref un véritable
calvaire… avec du coup des clichés de merde au niveau des trompes (et la
culpabilité car il me dit que c’est de ma faute)….
Février 2012 : retour à Paris avec tous nos résultats ;
diagnostique OPK confirmé ; on y va pour 4 inséminations entre mars et
juillet ;
3 échecs, mais pour la première fois de ma vie j’ovule ! (enfin sur le coup, on est sceptique, car on a pas la preuve matérielle.... et on est très frileux à croire au miracle vu le parcours...)
Octobre 2012 : deuxième coelio pour vérifier que mon intérieur est sain : tout va
bien ; un peu d’endométriose et quelques adhérences dues à la première
intervention mais rien de grave
Janvier 2013 : 4ème IAC ; échec
Mars 2013 : lancement du protocole FIV … mais un
petit habitant s’invite à la fête….. Le précédent traitement m’a fait ovuler
comme une grande alors même que je n’ai
pas eu de cycle de règles….
Un miracle au bout de 5ans et demi…..
j'ai 29 ans....
et cette phrase que l'on entend depuis tout ce temps "vous êtes jeunes, vous avez le temps"....
j'ai 29 ans....
et cette phrase que l'on entend depuis tout ce temps "vous êtes jeunes, vous avez le temps"....
Quel parcours ! tout est bien qui finit bien ... c'est bien de témoigner ça redonne espoir aux autres couples qui ne peuvent toujours pas avoir un baby ... j'ai deux personnes dans mon entourage qui vivent dans l'attente de ...
RépondreSupprimermerci à toi pour ce beau témoignage
Nathalie
oui et les causes peuvent être si multiples... la douleur par contre elle se ressemble fortement quelle que soit le parcours et la cause de l'infertilité... je souhaite bcp de courage à ces personnes de ton entourage....
SupprimerC'est ce qu'on peut nommer un "CV Pmesque" !
RépondreSupprimerIl est long quand même ! Mais quelle chouette fin <3
Gros bisous
j'avais prévenu que ce serait long !!!! bisous bisous
SupprimerFiou quel dur et pénible parcours. Merci d'avoir témoigné. Je me dis que ton histoire mériterait même d'être copiée aussi directement sur le collectif Bamp.
RépondreSupprimerHeureusement que tout finit bien ! (je suis aussi OPK et AMH à 9,7 - parfois j'aimerais bien donner un peu de mon stock de fofos à celle qui en manquent tant).
c'est ce que je me disais aussi pour le taux AMH vu mes scores records...pour autant une réserve aussi importante ne nous facilite pas la tâche...
Supprimereffectivement si mon témoignage peut apporter le soutien à qui que ce soit... moi avec ce syndrôme je me suis souvent sentie seule, car bpc d'OPK ont quand même des cycles (même longs) et une AMH à plus de 20 c'est a priori pas courant... et pour nous la FIV ne semble pas forcément la réponse la mieux adaptée.... il semblerait qu'il faudrait développer la MIV (maturation in vitro) sauf que cette technique, peu de monde la pratique et on entend encore moins parler.... Alors parfois oui, j'ai pas honte, je me suis sentie un peu dans la part du parent pauvre des couloir de la PMA....
Je me reconnais à travers ton message, et ça me fait toujours beaucoup de bien de te lire, parceque moi je n'ose pas parler de mon problème vraiment trop douloureux à porter, enfin on n en a déjà parlé en MP, quand j'entend se mot hystérosal... j'ai encore mal, et j'aurais mal toute ma vie !!! Merci pour le partage de ton histoire, mon tour viendra pour motiver les personnes qui vivent un jours notre parcours si long et difficile !!!
RépondreSupprimeroui on n'en guérit jamais je pense...parce que cela fait partie de notre histoire et qu'il y aura toujours quelqu'un ou une parole qui blessera ; peut être qu'un jour tu auras besoin d'en parler ouvertement ou peut être pas.... Moi c'est par passe... Il y eut des longs silences suivis de moments d'écriture ou d'échanges ; ma tâche actuelle est de poser les mots pour que mon enfant sache d'où il vient et qu'importe ce que la vie nous réserve, on s'est battu pour sa venue, il nous apporte notre plus belle récompense....Mais je sais que la bataille n'est pas finie...mes cycles reviendront -ils ? sans doute que non et je vais donc repartir avec les m^mes désagréments d'avant grossesse, et avec un corps que je ne connais pas... Si tu as besoin de parler tu sais que le MP est là, il n'y a aucun souci ! je te répondrai toujours bisous
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